Le charbon vert à la rescousse des mangroves

BR-EN-green-coalLe charbon vert mis en sac prêt à être acheminé vers la ville. © M Andriatiana

Alors que Madagascar a perdu près de 21 % de ses mangroves (57 000 hectares) entre 1990 et 2010, l'utilisation du charbon vert est l'une des solutions pour limiter sa destruction. 

Le charbon de bois est la principale source d'énergie des pays du Sud et Madagascar ne fait pas exception. Pour cuire les repas, se chauffer et même alimenter les fers à repasser, les Malgaches consomment en moyenne de 50 à 100 kilos de charbon de bois par an. Une situation qui cause de graves préjudices aux forêts et menace l’environnement. Quelque 150 000 hectares de forêts seraient détruits chaque année pour les besoins en bois de chauffe ainsi qu’une partie de la mangrove qui couvrait une superficie de 325 000 hectares. Pour diminuer la pression exercée sur les ressources forestières, Chan Huchoc, un entrepreneur malgache, a mis au point en 2005 le charbon vert. Des matières organiques, comme le compost, les copeaux de bois, les tiges ou les feuilles, sont brulées dans un four spécialement conçu ce qui donne le charbon vert. L’utilisation de cette invention s'est propagée notamment dans la région Nord de Madagascar.

À Nosy Be, l’île côtière située dans le canal du Mozambique, l’utilisation du charbon vert est encouragée. Il est produit à partir d’eucalyptus carbonisé et diverses organisations comme le Groupement interprofessionnel de l’hôtellerie et du tourisme de Nosy Be (GIHTNB) encouragent la population à l’utiliser. Un vaste programme de reboisement avec des eucalyptus a par ailleurs été mis en place, avec le soutien de l’Agence de coopération allemande GIZ, dans la région Diana dans le nord de l’île.

L’existence du charbon vert a résolu une grande partie des problèmes de la population locale en matière d’énergie, tant du point de vue du prix que de la qualité. À 2€, le prix du sac de 10 kilos est stable, alors que celui du bois produit à partir de palétuviers de mangrove augmente chaque année pendant la saison des pluies, et peut atteindre jusqu’à 2,5€. Le GIHTNB étudie actuellement la mise en place d’un réseau de distribution pérenne qui, à terme, permettra un approvisionnement plus facile et permanent à Nosy Be.

Le charbon vert s’avère être une des solutions pour limiter la destruction de la mangrove. De son côté, le gouvernement a aussi créé une commission nationale de gestion intégrée pour mener des recherches sur les moyens de préserver les mangroves et d’y puiser d’une manière durable les ressources halieutiques.

Mamy Andriatiana 



 
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